Découvrez les dessous du tatouage et les peuples détenteurs de son secret et de son histoire
Alors que nous avions vu les origines du tatouage dans un précédent article, nous allons nous pencher aujourd’hui sur l’art du tatouage et les peuples aborigènes naturellement rompus à cet art ancestral, philosophique et secret.
Commençons donc par l’un des peuples les plus experts dans cet art et les plus reconnus au monde pour leurs réalisations artistiques : le Japon.
Pour les japonais, l’art du tatouage pourrait trouver son origine presque en même temps que la naissance de leur civilisation et culture. Pratiqué et répandu dans toute l’archipel jusqu’au XVIIème siècle, notamment par les seigneurs de guerres - les shoguns - les samouraïs et les geishas, dans une optique d’idéaux et d’appartenances claniques, le tatouage moderne fut édifié au rang d’art culturel et philosophique à partir du XIXe siècle.
Cette évolution du tatouage ne fut pas traduit uniquement sur les corps mais aussi dans la décoration et l’ornement sophistiqués et laissée pour héritage des maîtres tatoueurs japonais les plus éminents.
La tatouage japonais se différencie des autres tatouages issus des autres cultures orientales et occidentales, parfois au niveau du symbolisme et du message porté par le tatouage, mais toujours sur le plan méthodologique et artistique.
En termes plus clairs : tandis que les autres peuples tatoueurs font leur oeuvre sur une partie bien délimitée du corps en utilisant souvent des encres monochromes, les maîtres tatoueurs japonais consacrent toute une palette de couleurs complète sur toute l’anatomie humaine comme support du tatouage.
Le tatouage intégral se pose alors comme un véritable vêtement très plébiscité pour la totalité du corps qui l’arbore. La réussite et la richesse esthétique des tatouages japonais n’ont d’égales que la douleur intense procurée par ce type de tatouage et des nombreux jours et mois requis pour la réalisation finale de cette oeuvre d’art. À noter que les tatouages japonais ne connaissent aucun équivalent artistique nul part ailleurs.
Il serait absolument impensable de parler de l’art du tatouage sans évoquer les peuples Maoris de Nouvelle-Zélande...
Ce peuple Maorie si fier et révélé par les All Blacks dans le monde du rugby, s’est imposé au monde grâce à leurs danses guerrières chantées "Haka" et leurs tatouages très impressionnants qui s’étendent parfois jusqu’au visage.
Sur le plan historique et social, le tatouage chez le peuple Maori remonte à aussi loin que la naissance même de sa civilisation en raison de sa nature à la fois esthétique et d’outil de communication social.
En effet, le tatouage chez le peuple Maori fait office d’accessoire de valorisation corporel mais sert également à indiquer les hiérarchies sociétales à l’instar d’un descendant de chef de tribu qui se tatoue dès l’adolescence pour signifier au reste du clan sa prétention naturelle de succéder à son père le moment venu. De même que les tatouages Maoris sont également signes de distinction et d’appartenance clanique même jusqu’à nos jours.
Moins connue et pourtant fervente pratiquante de l’art du tatouage : la Birmanie
En raison de sa structure géographique et de sa végétation, la Birmanie avait une vision de l’art du tatouage assez différente des autres peuples voués à la pratique.
En effet, les birmans pratiquaient le tatouage au niveau des jambes et des cuisses par le biais d’incisions qu’ils remplissaient d’une substance noire en guise d’encre d’origine végétale, une plante très spécifique. En outre, les birmans se tatouaient également le corps et le dos pour des motifs religieux qui se traduisaient par écritures en tantras !
Retenez également que Bornéo et la Malaisie avait importé le tatouage au XIIIe siècle grâce aux émigrations des populations birmanes.
Outre l’aspect esthétique corporel et distinctif des castes de guerriers, cette pratique avait également le double avantage de repousser les animaux sauvages de la jungle tels que les tigres mais aussi le mal en général. Une pratique non seulement d’ordre esthétique, social par la distinction mais aussi liée aux croyances locales.
La pratique du tatouage se faisait sans distinction entre hommes et femmes bien que les interprétations pour les deux sexes fussent différentes. En effet, si pour les femmes le tatouage devait véhiculer un signe d’appartenance tribal, un viatique mortuaire ou une croyance antique, pour les hommes il devait signifier l’érotisme et la virilité guerrière.
Les techniques de tatouages birmans étaient non seulement douloureuses et nocives en raisons des maladies provoquées par les infections, notamment fièvre et gonflements, mais aussi particulières avec l’utilisation d’une baguette taillée en laiton pour l’incision et l’insertion de la substance de manière directe dans la plaie avant de prendre forme et motifs avec un pinceau en bambou.
Nous terminons cet article ici en vous notifiant que nous n’aborderons pas le tatouage pratiqué dans les zones européennes car ce contexte se révèle être naturellement une "importation", or nous n’avons consacré cet article, rappelons-le, qu’en rapport aux peuples détenteurs des secrets de cet art ancestral...
Une femme Yakouza tatouée
L’art du tatouage est une technique de dessin artistique très codifié qui s’inspire des étapes de toute une vie. Chez les Yakouza, le tatouage est fortement encouragé car les dessins représentent des symboles de force et de grâce qui impliquent le respect et l’honneur.
À voir dans : L’art du tatouage dans le mondeLe tatouage Maori
Dans la civilisation maoraise, le tatouage sur le visage est un signe de spiritualité et un signe évident du rang qu’occupe la personne dans la société. Un homme sans tatouage n’avait pas de place parmi les siens.
Le tatouage religieux en Birmanie
Encore méconnu, l’art du tatouage en Birmanie centrale est des plus anciennes. Dans la culture birmane, les tatouages étaient réalisés sur les prêtres et leur confèrent un pouvoir particulier. Les motifs représentent des incantations ou des versets magico-religieux.