Longtemps cantonnée aux sports d’hiver, des pistes alpines aux bataillons britanniques de la guerre de Crimée, la cagoule, ou balaclava, connaît depuis peu un spectaculaire come-back. En France, le marché global des couvre-chefs pèse déjà près de 582,5 M $ en 2024 et devrait dépasser 1,4 Md $ d’ici 2035, avec un taux de croissance annuel moyen de 8,46 %. Sur le web, l’engouement est tout aussi net : les requêtes Google pour « balaclava » et « knitted hood », mesurée par la plateforme shopping Lyst, ont bondi de +344 % entre 2020 et 2021. Côté mode, la fin 2021 a vu la crochet hood de Miu Miu et la cagoule côtelée de Stone Island entrer toutes deux dans le Top 10 des produits les plus recherchés du Lyst Index, aux côtés du bucket hat Prada ou de la quilted jacket Frankie Shop. De Marine Serre à Givenchy, les podiums parisiens confirment ainsi qu’un accessoire purement fonctionnel peut devenir un statement stylistique majeur, adopté aussi bien par les mannequins que par la communauté streetwear.
Des origines utilitaires à la tendance urbaine
La cagoule naît dans des contextes de survie : les soldats britanniques l’utilisent pendant la guerre de Crimée, puis elle devient indispensable pour les skieurs et alpinistes. Sa mission est claire : protéger le visage et le cou du froid. Pendant des décennies, elle reste cantonnée aux stations de ski, aux casernes et aux environnements extrêmes.
Mais dès les années 1980-1990, l’objet est détourné par les cultures urbaines. Dans le hip-hop, le skate ou le graffiti, la cagoule devient un signe identitaire, parfois transgressif. En parallèle, elle commence à apparaître dans la mode alternative, utilisée pour son esthétique brute et radicale. Ce double héritage – sportif et urbain – explique pourquoi elle peut aujourd’hui s’imposer à la fois comme accessoire technique et comme objet fashion.
Un marché en plein essor
Le marché français des couvre-chefs, qui englobe bonnets, casquettes et cagoules, représentait environ 582 millions de dollars en 2024, avec une projection à 1,42 milliard d’ici 2035, soit un taux de croissance annuel moyen supérieur à 8 %. À l’échelle mondiale, ce segment avoisine déjà les 30 milliards de dollars. Cette dynamique reflète un intérêt croissant pour les accessoires hybrides : protecteurs, identitaires et esthétiques à la fois.
Dans le détail, la France se distingue par son héritage dans les sports d’hiver. Des marques comme Pipolaki, fondée en 1962, ont contribué à démocratiser la cagoule technique en laine, polaire ou soie. Aujourd’hui, cette expertise se conjugue avec la montée du streetwear et de l’outdoor urbain. Résultat : la demande augmente, que ce soit pour des cagoules à bas prix chez Decathlon ou pour des pièces de créateurs chez Marine Serre (coup de coeur pour le modèle Kawaï "oreilles de chat").
Pourquoi la cagoule séduit aujourd’hui ?
Trois grandes raisons expliquent le retour en grâce de la cagoule.
D’abord, son aspect pratique reste incontournable. En ville comme à la montagne, elle protège efficacement contre le froid et le vent, tout en offrant un confort supérieur au simple bonnet.
Ensuite, la cagoule est devenue un signe d’appartenance. Dans le streetwear, elle affirme un look audacieux, presque subversif, qui traduit une volonté de se démarquer. Des rappeurs aux influenceurs TikTok, elle se décline en versions sobres, colorées ou imprimées, toujours avec une forte valeur visuelle.
Enfin, son adoption par la pop culture et la mode de luxe a renforcé son image. Lorsqu’une pièce est à la fois portée par des sportifs de haut niveau, des célébrités et des mannequins sur les podiums, elle gagne en légitimité auprès du grand public.
De la rue aux podiums : la cagoule star des défilés
Depuis 2021, les défilés ont consacré la cagoule comme un accessoire fashion. Marine Serre l’a introduite en version recyclée avec ses fameux motifs “Moon”. Givenchy, Loewe, Jacquemus ou encore Schiaparelli l’ont intégrée à leurs collections, parfois en maille luxueuse, parfois en jersey technique.
Chez Miu Miu, une cagoule crochetée a même figuré dans le classement des produits les plus recherchés sur la plateforme Lyst. Ces signaux confirment que l’objet a dépassé son simple statut utilitaire.
Dans les médias mode, on note également un engouement éditorial : Vogue, Numéro, BFMTV ou encore Vogue Scandinavia ont tous consacré des articles à la “balaclava trend”. La cagoule est ainsi passée de l’anonymat à la reconnaissance mainstream, validée autant par les rédactions mode que par les enseignes de distribution.
Des marques et des prix très variés
Le succès de la cagoule repose aussi sur son accessibilité. Elle existe à tous les niveaux de gamme :
Chez Decathlon, la gamme Wedze propose des cagoules polaires pour 6 à 14 €, idéales pour le ski ou le vélo.
Carhartt WIP commercialise une Storm Mask à 35 €, très populaire auprès des amateurs de streetwear.
The North Face propose des modèles techniques autour de 40 à 45 €, pensés pour la randonnée et l’outdoor.
Marine Serre mise sur le luxe contemporain : sa cagoule “All Over Moon” coûte environ 175 €, fabriquée au Portugal à partir de matières recyclées.
Nike, Adidas et Under Armour développent des cagoules respirantes pour l’entraînement, avec des prix variant de 30 à 45 €.
Cette diversité illustre le potentiel de marché : du mass market fonctionnel à l’accessoire mode premium, la cagoule trouve sa place partout.
Bien choisir sa cagoule
Pour investir dans une cagoule de qualité, plusieurs critères sont essentiels :
La matière : coton bio, laine mérinos, polaire technique ou fibres respirantes. Chaque usage appelle un textile différent.
La coupe : ajustée pour le sport, plus ample pour un usage streetwear.
Le confort : coutures plates, respirabilité, absence d’irritation.
Le style : unies pour la sobriété, imprimées pour affirmer son identité.
Une cagoule réussie est celle qui conjugue protection, esthétisme et durabilité. Elle doit s’adapter au quotidien autant qu’aux sorties sportives.
Où trouver des cagoules tendance ?
Face à la multiplication des offres, il est crucial de distinguer les produits de qualité des simples gadgets textiles. Beaucoup de modèles bas de gamme manquent de durabilité ou de confort.
Pour s’assurer d’un bon choix, il existe des enseignes spécialisées comme une boutique en ligne dédié à la vente de cagoules de qualité, Eclipt Wear : a sélection y est pensée pour allier style et performance, en évitant les compromis sur les matières et la finition. Cette approche sélective séduit particulièrement les amateurs de streetwear et d’accessoires distinctifs.
Comment porter la cagoule selon son style
L’avantage de la cagoule est sa polyvalence stylistique.
En version sportswear, elle accompagne un jogging, des sneakers et un hoodie.
En version chic, elle s’associe à un manteau long et des tons sobres, presque comme une capuche intégrée.
En mode outdoor, elle se porte avec une doudoune ou une veste technique, renforçant la tendance “gorpcore”.
La clé réside dans l’équilibre : la cagoule doit compléter le look sans le dominer. Elle se joue discrète ou assumée, mais toujours en cohérence avec le reste de la tenue.
Un cadre légal à connaître
En France, la loi du 11 octobre 2010 interdit la dissimulation du visage dans l’espace public, sauf exceptions (raisons sportives, professionnelles ou de santé). Cela signifie que porter une cagoule intégrale en ville peut être problématique hors contexte.
Dans un cadre sportif, outdoor ou événementiel, aucun souci. Mais il est préférable d’opter pour des modèles ouverts ou partiellement couvrants lorsqu’on les porte en milieu urbain. Un rappel utile, car la mode doit aussi s’adapter aux contraintes réglementaires.
L’avenir de la cagoule dans la mode
La question est désormais de savoir si la cagoule restera une tendance éphémère ou s’installera durablement. Tout laisse penser qu’elle continuera à séduire : la montée du streetwear, l’essor du style “techwear” et l’importance croissante des accessoires fonctionnels plaident pour sa pérennité.
À l’avenir, on peut s’attendre à voir apparaître des versions encore plus techniques (fibres respirantes, textiles recyclés) et des collaborations inédites entre marques de sport et créateurs de mode.

Par la rédaction
il y a 1 semaine
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